78% contre le MERCOSUR, ( UE / Brésil, Argentine, Paraguay, Panama )traité néolibéral !

Selon un nouveau sondage publié ce jeudi 10 septembre [1], plus de trois personnes sondées sur quatre ne veulent plus entendre parler de l’accord visant à libéraliser le commerce entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Le message envoyé aux institutions européennes et aux capitales des États-membres est particulièrement limpide : les Européennes et Européens ne veulent pas d’un accord d’un autre âge qui vise à exporter toujours plus de voitures et importer toujours plus de soja et de viande, au détriment du climat, de l’Amazonie et des emplois.

Réalisé en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et en France, ce sondage montre qu’une très large majorité des sondés [2] ne veulent plus que l’UE et les États-membres approfondissent toujours plus une mondialisation néolibérale et productiviste dont les fragilités économiques, sociales et sanitaires ont été révélées au grand jour par la pandémie de coronavirus. Ils disent « Stop » et exigent des pouvoirs publics qu’ils se placent à la hauteur de cette exigence et, comme le montrent d’autres études d’opinion, qu’ils oeuvrent en faveur d’une relocalisation de l’activité économique.

A Bruxelles, la Commission européenne ne l’entend pas de cette oreille et continue de négocier, finaliser et mettre en œuvre de nouveaux accords de commerce [3]. Quant aux États-membres, pas un n’a encore osé bloquer cette machine à négocier et ratifier ce genre d’accords. Quand, devant la Convention citoyenne pour le climat en juillet dernier, Emmanuel Macron prétend avoir « stoppé net » les négociations de l’accord UE-Mercosur, la Commission annonce quelques jours plus tard que le texte de l’accord est finalisé et qu’il sera prêt à être ratifié à l’automne.

Pour Maxime Combes, « il est urgent qu’Emmanuel Macron sorte de l’hypocrisie et fasse à Bruxelles ce qu’il dit publiquement à Paris : « stopper net » cet accord en construisant une minorité de blocage au sein du Conseil de l’UE, seule manière permettant de garantir avec certitude un rejet de cet accord insoutenable ». C’est d’ailleurs la demande exprimée par le collectif Stop CETA-Mercosur, dont Attac France et l’Aitec sont membres [4].

Tout récemment, la ministre de l’agriculture allemande, Julia Klöckner a indiqué que les ministres européens de l’Agriculture étaient « très très sceptiques » à propos de la ratification de cet accord [5]. Cette déclaration intervient quelques jours après les hésitations évoquées par Angela Merkel devant des jeunes militantes du climat comme Greta Thunberg. Alors que plusieurs parlements nationaux (Autriche, Pays-Bas, Wallonie…) ont voté des résolutions contre l’accord UE-Mercosur [6], le moment est donc propice pour qu’Emmanuel Macron prenne enfin une initiative pour construire une opposition collective et visible au sein du Conseil européen.

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