Cycle #2 : Journée « Notre avenir en fanfare » – février 2024

Cette journée nommée «notre avenir en fanfare » clôture le cycle thématique « Tout le monde à table ! Reprenons en main notre alimentation ». Ce cycle thématique s’inscrit dans la série des cycles qu’organise Attac Marsan. Le programme du cycle sur l’alimentation a été pensé en collaboration avec le MODEF, la Confédération Paysanne, l’ADEAR, les Amis de la Terre. Notre volonté était d’aborder les problématiques liées aux système alimentaire avec comme fil rouge la mise en lumière d’un projet porteur d’espoir : la Sécurité Sociale de l’Alimentation.

Cette journée est une journée de clôture du cycle et d’ouverture vers un avenir en fanfare, collectif, joyeux, bruyant dont l’objectif est la reprise en main du système agro-alimentaire pour le transformer radicalement.

Ce nouveau système devra répondre à trois exigences :

  • chaque personne mangera selon ses besoins une alimentation saine et choisie,
  • chaque personne vivra dignement de son travail,
  • chaque activité devra respecter l’environnement, le monde qui l’entoure.

Certes le constat est que pour l’instant nous échouons, le rapport de force nous est défavorable.

Mais cette journée a été pensée pour faire un pas de côté. Penser le renversement du rapport de force non pas dispersé comme on nous pousse à le faire mais ensemble. Nous avons entre les mains des solutions, des pratiques, des lectures, une expérience quotidienne, des idées, des projets, des luttes et peut être aussi l’énergie du désespoir. Grâce à tout cela nous espérons construire un avenir en fanfare.

Nous avons souhaité récupérer tout le long du cycle les paroles des intervenants, des spectateurs, des passants….. Nous avons organisé ces paroles sous la forme d’une carte mentale, que vous connaissez déjà puisque vous avez pu inscrire vos pratiques, vos solutions, vos travaux, vos réflexions.

Cette carte est une base de travail, de réflexion montrant que nous ne partons pas de rien pour changer radicalement le système agroalimentaire.

Programme de la journée :

Matinée – Travail collectif pour trouver des solutions communes à 5 problématiques :

pourquoi, comment, par qui et avec qui reprendre en main :

  • les terres agricoles,
  • la production,
  • la distribution,
  • le temps et
  • le travail.

Après-midi – Retour rapide sur les principes de la Sécurité Sociale de l’Alimentation,
Focus sur les expérimentations vers une Sécurité Sociale de l’Alimentation en France et les travaux commencés dans les Landes.
Quête de solutions communes en répondant aux questions suivantes : à partir de nos pratiques : comment dans les Landes chaque personne pourrait manger selon ses besoins une alimentation saine et choisie ? Comment construire une démocratie alimentaire? Comment mettre en place des expérimentations allant vers la SSA dans les Landes ?


MATINÉE

1. Premier travail collectif :

Groupe 1 : Reprendre en main les terres agricoles :

Avec Claudine, Jean, Manu, Denis et Marie

Pour quelles raisons ?

  • C’est un bien commun qui n’appartenait à personne à l’origine.
  • Pour questionner la propriété.
  • Elles risquent de disparaître dans l’agriculture industrielle.
  • Pour éviter le métayage et l’accaparement par des sociétés et de gros exploitants.

Pour répondre à quels besoins ?

  • L’alimentation locale par la production alimentaire
  • La préservation de la biodiversité et le respect du cycle de vie de la terre.
  • La ré-installation de paysan.nes, la création d’emploi et la réinsertion sociale
  • La coopération et la complémentarité entre fermes
  • La valorisation de la Terre et du métier de paysan.

SI TU NE VAS PAS A LA TERRE, LA TERRE VIENT A TOI

Comment ?

  • En rapprochant la terre des gens et en démultipliant les lieux de rencontres pour (re)faire société, créer des liens entre producteurs et consommateurs (Tiers lieux, Cercles, Ecolieux…) et donner envie d’investir de façon solidaire dans la terre.
  • En adaptant les cultures à la nature de la terre et aux besoins alimentaires de la population : cultures diversifiées, s’appuyer sur les associations de développement agricole (Alpad, Adear, Agrobio).
  • En acquérant des terres en collectif, tout en étant conscient de la difficulté de questionner la notion de propriété : dans cet esprit, développer les régies alimentaires publiques, voire créer une branche « foncier agricole » à la Sécurité Sociale de l’Alimentation.
  • En faisant mieux connaître l’action de Terres de Liens.
  • A un niveau national, par une remise en question du fonctionnement de la SAFER et un retour aux offices fonciers.
  • A un niveau national et européen, en supprimant les subventions à l’hectare dans la PAC.
  • Enfin, en transformant la gouvernance des Chambres d’Agriculture en ouvrant le vote aux citoyens et en leur redonnant un rôle de planification agricole.

Groupe 2 : Reprendre en main la production

Avec Christian, Boris, Flavie, Romain, Natalie

Pour quelles raisons ?

  • Pour une reprise de conscience de notre lien au vivant
  • Pour garantir la santé des producteur.ices et consommateur.ices
  • Pour tendre vers une autonomie alimentaire et favoriser la relocalisation des productions
  • Pour favoriser la transparence dans les pratiques
  • Pour valoriser les territoires et encourager la diversité des productions
  • Pour garantir la justice sociale aux niveaux de la production et de la consommation.

Pour répondre à quels besoins ?

  • Le contrôle démocratique
  • La reconnaissance par la mise en valeur des productions qui respectent l’environnement et le travail du producteur
  • L’accessibilité du prix des produits

Comment ?

  • En mettant en valeur ce qui se fait déjà (les AMAP par exemple).
  • En impliquant les collectivités locales : approvisionnement des cantines, aide à l’installation.
  • En regroupant les citoyens, les producteurs et d’autres acteurs dans des coopérations actives.
  • En renforçant la solidarité sociale
  • En assurant une transparence des coûts réels : écologiques, sanitaires, sociaux…

Groupe 3 : Reprendre en main l’organisation du travail

Avec Emmanuelle, Cécile, Nadette, Mathilde, Laure, Julie

Pour quelles raisons ?

  • Sortir de la logique de rémunération par le capital.
  • Le travail et sa rémunération ne permettent plus de vivre décemment.
  • Sortir de la représentation selon laquelle l’agriculture est une vocation, et s’émanciper.
  • Redonner du sens au travail et rompre avec une aliénation.

Pour répondre à quels besoins ?

  • Vivre dignement de son travail.
  • La santé, le bonheur.
  • Rompre l’isolement.
  • La qualité de vie au travail : congés…
  • La reprise en main de l’autonomie alimentaire.

Comment ? Avec les enfants, les citoyens, les instances :

  • En instituant la production locale comme un commun : par des régies agricoles (collectivité employeuse), par des fermes collectives sous statuts de SCOP et de SCIC qui séparent le travail de la propriété, avec une nouvelle gouvernance agricole des territoires.
  • En orientant la gestion agricole vers une agriculture de proximité (rupture avec l’industrialisation).
  • En réorientant la PAC et les aides publiques en faveur du maintien de la biodiversité et des services d’intérêt général.
  • En renforçant, au niveau de l’Éducation nationale, la sensibilisation, la formation, la transmission, la connaissance de la paysannerie.
  • En déconstruisant les logiques commerciales pour promouvoir le « faire », l’autonomie.

Groupe 4 : Reprendre en main la distribution

Avec Georges, Damien, Dominique, Béatrice, Marine.

Pour quelles raisons ?

  • Une juste rémunération des producteurs
  • L’accessibilité pour tous de produits de qualité
  • Réduction des inégalités
  • Solution à la crise agricole

Pour répondre à quels besoins ?

  • Des revenus justes pour les producteurs
  • La nécessité de se nourrir sainement, à prix accessibles et proche de chez soi
  • L’allègement de la contrainte temps

Comment ?

Avec les producteurs, les mangeurs, les associations, les collectivités (EPCI, Pays), les CCAS et SDSEI :

  • En faisant avec les consommateurs, sur la base d’échanges autour de leurs besoins et de leurs pratiques (Doman Chalosse Vivante en coopération avec le Secours Catholique)
  • En développant le réseau en proximité : accès au foncier commercial, communal et agricole,épiceries itinérantes (Fraternibus à Castets), vente directe
  • En ciblant la restauration collective garante d’une égalité d’accès et support de sensibilisation (ex des collèges de Dordogne, Département en autosuffisance alimentaire)
  • Par une première transformation des produits et en facilitant la logistique d’approvisionnement
  • Par des actions partagées qui créent du lien : ateliers cuisine, idées recettes, repas communs…
  • En accompagnant les initiatives de l’ESS dans la robustesse de leur modèle économique (parcours incubation PLOUCs).

Groupe 5 : Reprendre en main le temps et l’espace

Avec Erika, Simon, Hélène, Jean-Louis, Emmanuel

Pour quelles raisons ?

  • Pour transformer le système
  • Pour réfléchir sur le fond
  • Pour aller expliquer, sensibiliser,
  • Pour faire vivre la démocratie, pour se confronter les uns les autres
  • Parce que les différentes initiatives sont dispersées
  • Pour notre santé mentale

Pour répondre à quels besoins ?

  • Des lieux ouverts (agora, assemblées populaires) qui réinvestissent des lieux inhabituels)
  • La création de liens, la confiance
  • Des espaces de travail communs
  • Sortir de sa zone de confort et des mécanismes imposés
  • Reconnexion à soi, à l’autre, à la nature

Comment ?

  • En multipliant les occasions de convivialité de manière intergénérationnelle : repas et cuisine partagés (AMAP de Montfort, Ecolieu Jeannot), rencontres producteurs/citoyens, causeries (Jeannot)
  • En allant vers avec des actions mobiles : ateliers repas déplacés sur d’autres lieux (marchés, écoles, parkings…), tour de rue et repas nourrissant avec les sans abris (Droit au Logement Dax)
  • En mutualisant des événements, du temps de fonctionnement mais aussi de la veille juridique, sanitaire…
  • En s’accordant des temps de pauses pour se rebooster, partager, échanger sur les pratiques, au sein d’une organisation ou de manière collective
  • En identifiant des actions/espaces test avant d’essaimer

 

Discussion collective :

Freins : un modèle individualiste et une culture construite sur nos capacités à agir et à faire seul.es, une réglementation qui encourage le recours aux solutions industrielles et s’impose à tous.

Alerte : l’accaparement des terres agricoles est déjà à l’œuvre et à vive allure : comment faire en groupe pour trouver des solutions et les faire grossir ?

Espoirs : des initiatives existent que l’on ne connaît pas et cette rencontre aide à les connaître.

Idées : l’espace de cuisine extérieur comme lieu de partage et de fabrique politique. Les cuisines collectives sont sous-exploitées, celles des associations sportives possiblement moins contraignantes à investir.

Une action fédératrice sur laquelle avancer ensemble : les fermes collectives car elles répondent à plusieurs enjeux (transmission, production, travail, bien commun). Attac Marsan pourra y contribuer dans le cadre de son prochain cycle thématique sur le travail.

 

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